Les bienfaits de la vitamine B12
La vitamine B12, également appelée cobalamine, contribue notamment au fonctionnement normal du système nerveux, à des fonctions psychologiques normales et à la formation normale de globules rouges.
On trouve la vitamine B12 dans l’alimentation principalement dans la viande (agneau, boeuf...), le poisson (maquereau, saumon, thon...) et les œufs. Isolée pour la première fois en 1948, la vitamine B12 contribue à de nombreuses fonctions de l’organisme. Elle contribue à un métabolisme énergétique normal et au fonctionnement normal du système immunitaire. La vitamine B12 aide également à réduire la fatigue. Notre vitamine B12 est apportée sous forme de cyanocobalamine.
- Définition de la vitamine B12
- L'histoire
- Où trouver la vitamine B12 ?
- Quels sont les bienfaits de la vitamine B12?
- Existe-t-il des effets indésirables ?
Définition de la vitamine B12 ?1,2
La vitamine B12 également appelée cobalamine est la plus complexe et la plus grosse vitamine du groupe B, elle est hydrosoluble et obtenue via l’alimentation. Elle possède un noyau avec un atome de cobalt au centre (acide cobyrique) et une boucle nucléotidique, d’où le nom de cobalamine, contraction de "cobalt" et "amine". L’atome de cobalt lui donne sa couleur rouge-rosée en solution. On distingue plusieurs formes de vitamine B12.
Selon la nature des groupes d’atomes liés au noyau central, la vitamine B12 peut se trouver sous forme adénosylcobalamine, méthylcobalamine : ces formes sont toutes deux photosensibles et instables à l’air libre. Elles sont converties en hydroxycobalamine après exposition aux UV-A). Ces formes sont synthétisées naturellement et sont biologiquement actives. Il existe également une autre forme de vitamine B12, la cyanocobalamine (couplée à un atome de cyanure) qui est une forme de synthèse et a l’avantage d’être plus stable. Elle est précurseur des formes méthyl et adénosyl.
La prévalence du déficit en vitamine B12 est évaluée à 20 % dans la population générale des pays industrialisés et elle s’élèverait entre 30 et 40% chez les sujets âgés et/ou institutionnalisés. La majorité des déficits en vitamine B12 dépend de la non-dissociation de la vitamine B12 de ses protéines porteuses.
L'histoire de la vitamine B12 1,3
En 1926, les américains George Whipple, George Minot et William Murphy prouvèrent qu’une cure de foie cru permettait de guérir de l’anémie pernicieuse, maladie caractérisée par une quantité d’hématies dans le sang trop faible et mortelle jusqu’alors. Le foie était alors connu pour contenir un "facteur actif" permettant la guérison, reconnu plus tard sous le nom vitamine B12. Ils partagèrent tous les trois le prix Nobel de médecine en 1934 à parts égales. En 1942, Mary Shorb comprit que l’extrait de foie utilisé comme milieu de culture devait contenir la partie active correspondant à la B12. Par la suite, le composant fut purifié et cristallisé par E. Lester Smith. La structure de la vitamine B12 fut découverte en 1958 par la britannique Dorothy Hodgkin à l’aide de la méthode de cristallographie rayons-X, ce qui lui valut également le prix Nobel de médecine en 1964. Enfin, la synthèse chimique complète de la B12 fut possible en 1973, à la suite de plus de 11 ans de recherches dirigées par l’équipe anglo-suisse de Robert Woodward et Albert Eschenmoser. C’est à ce jour la vitamine dont la voie de biosynthèse est la plus complexe.
Où trouver la vitamine B12 ?1,2,4
Seuls certains micro-organismes peuvent fabriquer la vitamine B12. Deux voies de biosynthèse distinctes ont été identifiées, une ayant besoin d’oxygène et l’autre non. Les molécules précurseurs sont le glutamate, la glycine ou le succinyl-CoA.
Les herbivores pourvoient généralement à leurs besoins soit par la rumination, qui permet la fermentation bactérienne dans le tube digestif, soit par caecotrophie, c’est à dire la consommation de leurs fèces riches en vitamine du fait de l’activité bactérienne. Les carnivores y parviennent pour leur part en consommant des organismes herbivores. L’organisme humain ne synthétisant pas la vitamine B12, l’apport alimentaire est donc indispensable. Chez l’homme, un apport de l’ordre de 2 µg/jour est nécessaire, dose généralement atteinte en consommant des produits d’origine animale. Les besoins sont en revanche variables selon les périodes de la vie. Les végétaux ne contiennent pas de cobalamine, c’est pourquoi il est fortement recommandé aux végétaliens qui ne consomment pas d'aliments d'origine végétale (et aux végétariens dans une moindre mesure) de consommer des compléments alimentaires sources de vitamine B12.
La vitamine B12 est principalement présente dans les aliments d'origine animale comme le foie, la viande, les volailles, le jaune d’œuf, les poissons et les crustacés (crevettes cuites...), le lait et les fromages. Les apports conseillés en vitamine B12 sont très faibles, environ 2 microgrammes par jour chez l’adulte (voir tableau des recommandations ANC).
Hommes | 2,4 µg |
Femmes | 2,4 µg |
Femmes enceintes | 2,6 µg |
Femmes allaitantes | 2,8 µg |
Filles (16-19 ans) | 2,4 µg |
Garçons (16-19 ans) | 2,4 µg |
Hommes (65-74 ans) | 2,4 µg |
Femmes (55-74 ans) | 2,4 µg |
Séniors | 3 µg |
Le processus d’absorption est complexe et nécessite l’intervention de plusieurs composés. Au moment de l’ingestion des aliments, la majorité de la vitamine B12 reste attachée aux protéines alimentaires. Elle est dissociée de ces dernières dans l’estomac, pour se lier à des protéines de transport appelée “haptocorrines”. Ce complexe haptocorrine-vitamine B12 est ensuite dissout dans le duodénum. Enfin, la vitamine B12 est incorporée dans l’organisme pour rejoindre la circulation sanguine. Ce mécanisme est saturable, c’est à dire qu’une fois les transporteurs pleins, l’excédent de B12 n’est plus incorporé.
Dans le sang, la vitamine B12 est également sous une forme liée à une protéine : la transcobalamine II. L’incorporation se fait par simple diffusion et intervient pour 1% à 5% de la dose ingérée de vitamine B12. Ce mécanisme n’est pas saturable et est donc intéressant lors de la consommation de compléments alimentaires.
La vitamine B12 est essentiellement stockée dans le foie, le cœur et la rate. Le foie humain comporte approximativement 50% du stock. Ceci constitue une réserve utilisée par l’organisme pendant 3 à 5 ans. Chez l’homme, l’élimination quotidienne de la vitamine B12 est de 2 à 5 µg, Elle est assurée par la bile, la voie fécale et les urines.
Quels sont les bienfaits de la vitamine B12 ?5,6
Chez l'homme, on sait que deux réactions nécessitent cette vitamine. L'une est la transformation de la méthylmalonyl-coenzyme A (CoA) en succinyl-CoA dans les mitochondries. L'autre est la synthèse de la méthionine. Les vitamine B12 et B9 interagissent dans cette dernière réaction.
Sans un apport adéquat de vitamine B12, la synthèse de la méthionine et de son dérivé S-adénosyl-méthionine (SAM) est perturbée, avec des effets sur le maintien de fonctions cellulaires normales. En effet, la SAM est impliquée dans le métabolisme des acides aminés, des nucléotides, des neurotransmetteurs et des phospholipides, ainsi que des réactions de désintoxication.
La vitamine B12, avec l’aide de la vitamine B9, est impliquée dans le processus de création et de renouvellement des cellules sanguines, ou hématopoïèse, et interviennent également dans la synthèse d’ADN.
La méthylcobalamine joue aussi un rôle positif dans la modulation de la fabrication de mélatonine, donc dans le cycle circadien veille-sommeil, et par conséquent sur le rythme de production de cortisol. Elle va agir préférentiellement au niveau du plasma cellulaire, des nerfs et du cerveau. L’adénosylcobalamine va elle agir plus spécifiquement au niveau des mitochondries.
La vitamine B12 est un nutriment essentiel, particulièrement crucial pour les enfants et les adolescents en pleine croissance. Pour les enfants, le dosage recommandé varie en fonction de l'âge. Une assimilation efficace de la vitamine B12 est nécessaire pour maintenir une bonne santé neurologique et une production adéquate de globules rouges chez les jeunes. Chez les adolescents, un apport suffisant en vitamine B12 peut contribuer à l'énergie et à la concentration, soutenant ainsi leur performance scolaire et leurs activités sportives. Pour garantir une assimilation optimale, il est conseillé de consommer la vitamine B12 sous une forme facilement absorbable
Existe-t-il des effets indésirables ?6,7
L'expression clinique la plus fréquente de la carence en vitamine B12 est l'anémie mégaloblastique, qui affecte les globules rouges et toutes les autres cellules sanguines. En raison des fonctions interdépendantes de la B12 et de la vitamine B9, l'anémie et ses mécanismes sont identiques dans les carences des deux vitamines, mais l'apparition survient plus tard dans la carence en cobalamine. Indépendamment de l'anémie, un dysfonctionnement neurologique est une autre caractéristique clinique de la carence en cobalamine, avec de l'irritabilité, des troubles de la mémoire, des dépressions... Chez les nourrissons, une carence entraîne un certain nombre de symptômes neuromusculaires et développementaux et peut être associée à une atrophie cérébrale. Un apport alimentaire insuffisant est rare chez les adultes vivant dans les pays développés, mais est plus souvent signalé chez les végétaliens ou ceux vivant dans des pays moins développés.
La période néonatale est une période de vulnérabilité particulière à l'insuffisance et à la carence en B12. En effet, durant la grossesse et l’allaitement, les besoins en vitamine B12 sont accrus. Un déficit serait responsable de prématurité et d’anomalie du développement fœtal avec notamment des atteintes neurologiques.
Aucun effet indésirable n'a été associé à un apport excessif en vitamine B12 provenant des aliments ou des compléments alimentaires chez les individus en bonne santé. L'administration à long terme par voie orale de doses quotidiennes entre 1 et 5 mg administrées n'a pas révélé d'effets indésirables. Néanmoins, l’EFSA propose une limite de sécurité à 1000 µg (soit 1 mg) par jour. Cette limite s’applique également aux femmes enceintes. Il n'y a aucune preuve reliant la vitamine B12 à la tératogénicité ou aux effets indésirables sur la fertilité ou le développement post-natal. La vitamine B12 ne s'est pas révélée cancérigène ou génotoxique.
Découvrez notre article santé sur les aliments riches en vitamine B12
RÉFÉRENCES
1. Nef C, Leblanc C, Leblanc C, Garnier M. Métabolisme et interactions bactériennes en lien avec la vitamine B12 chez la microalgue haptophyte Tisochrysis lutea. Published online 2019.
2. Delannoy P. Carence en vitamine B12 : diagnostic et prise en charge. Published 2020. Accessed November 25, 2020. https://orbi.uliege.be/handle/2268/252550
3. Raux E, Schubert HL, Warren MJ. Biosynthesis of cobalamin (vitamin B12): A bacterial conundrum. Cell Mol Life Sci. 2000;57(13-14):1880-1893. doi:10.1007/PL00000670
4. Ghemrawi RI. La carence en vitamine B12 induit un stress du réticulum endoplasmique dû à une diminution de la déacétylase SIRT1 et une augmentation de l’acétylation de HSF1. Published online 2013. doi:10.1038/cddis.2013.69
5. France SC de. Vitamine B12. Accessed November 26, 2020. https://www.societechimiquedefrance.fr/Vitamine-B12.html
6. EFSA. Scientific Opinion on Dietary Reference Values for cobalamin (vitamin B12). EFSA J. 2015;13(7). doi:10.2903/j.efsa.2015.4150
7. DGCCRF. NUTRIMENTS Recommandations Sanitaires.; 2019.