Les bienfaits de la vitamine A (bêta-carotène)
La vitamine A (bétacarotène) contribue notamment au fonctionnement normal du système immunitaire et au maintien d'une vision normale.
La vitamine A est indispensable à l’organisme et est fournie via l’alimentation. Elle a un rôle primordial dans le mécanisme de la vision. Elle intervient également dans la régulation de l'expression des gènes, et est ainsi impliquée dans de nombreuses fonctions de l'organisme : développement de l'embryon, croissance des cellules, renouvellement des tissus (peau, muqueuse intestinale), système immunitaire. Elle est également un très bon antioxydant avec une action sur les radicaux libres.
- Définition de la vitamine A
- Quels sont les bienfaits de la vitamine A ?
- Où trouver la vitamine A ?
- Que se passe t-il en cas de manque de vitamine A ?
Définition de la vitamine A 1-3
La vitamine A, ou rétinol dans sa forme biologiquement active, est un micronutriment liposoluble essentiel impliqué dans de nombreuses fonctions biologiques, telles que le développement embryonnaire, le processus de croissance cellulaire, la vision et même l'immunité. Elle est apportée à l’organisme sous la forme de différents précurseurs présents dans notre alimentation.
Aulus Cornelius Celsus, un médecin romain de l’antiquité, fut le premier à décrire une maladie, qu'il nomma xérophtalmie, à l'origine de forme courante de cécité. Dans l’Egypte Ancienne, il était courant de traiter la cécité nocturne en appliquant des extraits de foie cuits sur les yeux. Les grecs à l’époque antique faisaient de même mais en recommandant en plus la consommation de foie. La xérophtalmie est très fréquente au 19ème siècle en Europe et le médecin français François Magendie est le premier à soupçonner qu'elle est due à une carence d'origine alimentaire.
La vitamine A en tant que telle n'a été découverte qu'en 1913 par deux chercheurs de l'Université du Wisconsin. Ils mirent en évidence l'existence d'une substance essentielle dans les corps gras alimentaires. Les chercheurs montrèrent qu'en l'absence de cet élément, les animaux de laboratoire étaient atteints d'une infection oculaire. Ils baptisèrent cette substance fat-soluble A (liposoluble A). En 1915, il fut démontré que les carences en cette substance provoquaient une altération de la vision nocturne. C'est en 1931 que le chimiste suisse Paul Karrer réussit à isoler la vitamine A à partir de l'huile de poisson et détermina ainsi sa formule chimique.
Quels sont les bienfaits de la vitamine A ?3,6–8
De nombreux rôles sont associés à la vitamine A, notamment son implication dans la croissance cellulaire, la différenciation et la reproduction, mais son effet biologique majeur s’exerce au niveau de la rétine. Sous l’effet de la lumière, la vitamine A change de structure (elle se transforme en rétinal), s’associe à des protéines spécifiques pour former la rhodopsine, et engendre un signal nerveux rétinien. Les fortes carences en vitamine A, dans les cas de malnutrition, sont donc une cause majeure de cécité dans les pays les plus pauvres.
La vitamine A n’est pas soluble dans l’eau et circule dans le sang conjugué à des protéines de transport spécifiques. Dans la cellule, elle est transformée en acide rétinoïque. Celui-ci va intervenir dans la transcription de nombreux gènes. Avant d’atteindre la circulation sanguine, la vitamine A et les caroténoïdes sont absorbés dans l’intestin et nécessitent la présence de lipides. L’absorption intestinale du rétinol est plus intense que celle des caroténoïdes et cette absorption intestinale est également maximisée si elle est combinée à l’ingestion de protéines. C’est pourquoi il est souvent recommandé consommer des fruits ou légumes riches en bêta-carotène au sein d’un repas : cela facilite l’assimilation.
Structurellement, les caroténoïdes des végétaux (lutéine, lycopène, violaxanthine, β-carotène etc.) sont d’excellents antioxydants, ce qui leur confère un pouvoir protecteur des cellules. De nombreuses études épidémiologiques montrent qu’une alimentation riche en caroténoïdes est associée à une diminution du risque de cancers, d’affections cardiovasculaires et d’autres maladies chroniques.
La vitamine A intervient dans la synthèse du collagène, protéine indispensable à la construction et la restauration des tissus tels que la peau, le cartilage, l’os, les dents, le muscle, les vaisseaux sanguins. Elle stimule ainsi le renouvellement des cellules et est, à ce titre, importante pour l’ensemble des muqueuses. La complémentation en vitamine A est intéressante par exemple dans les problématiques d’hyperperméabilité intestinale ou elle va aider au renouvellement de la muqueuse digestive et va protéger la barrière intestinale. L’acide rétinoïque, un dérivé de la vitamine A, est impliqué dans la réponse immunitaire. Il possède la capacité de stimuler la prolifération des cellules immunitaires, les lymphocytes B et T. La vitamine A est donc fortement indiquée pour prévenir et limiter les infections, et pour booster le système immunitaire.
Enfin, la consommation de bêta-carotène est souvent associée à la beauté de la peau. En effet, la peau contient des quantités significatives de rétinoïdes, et il a été montré qu’une exposition aux UV induisait une déficience en vitamine A. Son apport est donc conseillé pour protéger la peau lors de l’exposition aux UV et en prévention, pour limiter le vieillissement cellulaire.
Où trouver la vitamine A ?4,5
La vitamine A est une vitamine liposoluble, c’est-à-dire soluble dans les graisses.
Les apports nutritionnels recommandés en vitamine A sont de 800 µg pour les hommes, 600 µg pour les femmes, 700 et 950 µg pour les femmes enceintes et femmes allaitantes et 700 µg pour les séniors. La limite de sécurité, dose au-delà de laquelle l’apport peut devenir toxique, est fixée à 1000 µg par jour en plus de l’apport conseillé (par exemple, 1600 µg pour une femme).
En épidémiologie, la prévalence est une mesure de l'état de santé d'une population, dénombrant le nombre de cas de maladies, à un instant donné ou sur une période donnée. Pour une affection donnée, on calcule le taux de prévalence en rapportant ce nombre à la population considérée.
L'apport alimentaire en vitamine A se trouve sous 2 formes : le rétinol et les provitamines A (caroténoïdes, principalement le β carotène). Le rétinol se trouvent préférentiellement dans les aliments d'origine animale : les huiles de foie de poisson (morue, flétan), et les foies d'animaux. On en trouve également dans le beurre, la crème fraîche, les fromages et le jaune d'œufs. Les provitamines A, quant à elles, sont présentes dans les végétaux, particulièrement ceux de couleur orange ou verte : fruits (melon, abricot, mangue), légumes verts (épinard, laitue), carottes, mangues, patate douce, potiron, poivron, tomate… Tout le bêta-carotène consommé n’est cependant pas converti en rétinol. C’est pourquoi, afin d’obtenir une activité vitaminique équivalente, il faut compter 6 fois plus de bêta-carotène que de rétinol.
Une alimentation variée de produits naturels est une solution qui permet de couvrir les besoins de l’Homme en limitant les risques de toxicité éventuels. En cas d’apports supérieurs aux besoins, la vitamine A est stockée. Environ 90% des réserves de vitamine A se situent dans le foie, le reste étant stocké dans le tissu adipeux, les poumons, les reins et la rétine. L’élimination de la vitamine A est très faible, 20% sont éliminés dans les selles et 15% dans les urines.
Les compléments alimentaires peuvent contribuer à combler les besoins nutritionnels recommandés.
Que se passe t-il en cas de manque ou d'excès de vitamine A ?1,4
La carence en vitamine A est la plus grave des carences vitaminiques à long terme. Dans les pays en voie de développement, les carences en vitamine A causées par la malnutrition (ou sous-nutrition) constituent un problème majeur de santé publique concernant « plus d’un tiers des enfants d’âge préscolaire dans le monde » selon l’OMS. Les altérations de développement et les problèmes visuels ne sont pas les seules conséquences de la carence. Il est actuellement avéré que la vitamine A joue un rôle essentiel dans les processus cognitifs.
En cas de carence, peuvent être observés des atteintes de la sphère oculaire : une mauvaise vision nocturne, des altérations de la cornée, voir une cécité irréversible. On observe aussi une baisse sensible des défenses immunitaires (particulièrement chez les jeunes enfants) et des complications de maladies infectieuses (diarrhée, rougeole, infections respiratoires).
Au niveau de la peau, on observe un dessèchement, un épaississement de la couche cutanée principalement sur les membres inférieurs, et une perte de cheveux. Dans les pays industrialisés, la carence alimentaire est exceptionnelle, secondaire et souvent liée à de graves erreurs diététiques. On peut la rencontrer chez les alcooliques, notamment car le stockage hépatique de la vitamine A est fortement diminué (stimulation des mécanismes de dégradation de la vitamine A par l’éthanol). On retrouve également l’hypovitaminose A dans les pathologies hépatiques, les malabsorptions des graisses, voire en nutrition parentérale prolongée.
En cas d’excès, on peut observer une augmentation de la pression intracrânienne, des nausées, vomissements et des douleurs osseuses. Un apport prolongé journalier de plusieurs mois ou plusieurs années peut également provoquer des troubles hépatiques potentiellement sévères. Pour les femmes enceintes et allaitantes il est recommandé de demander l’avis d’un professionnel de santé concernant la complémentation en vitamine A.
RÉFÉRENCES
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