Les bienfaits de la prêle des champs

La prêle est une plante herbacée primitive qui est commune dans les zones tempérées de l'hémisphère Nord. La prêle est riche en matières minérales, flavonoïdes, terpenoïdes et vitamines C et E.

La prêle des champs, Equisetum arvense L., est une plante herbacée primitive présente dans les régions tempérées et froides de l’Hémisphère Nord. Riche en matières minérales, vitamines et antioxydants, elle trouve sa première qualification dès le XIIIe siècle et ses usages traditionnels sont aujourd’hui reconnus en Europe. D’où vient-elle ? Quels sont ses bienfaits ? Présente-elle des risques ?

  1. Définition de la prêle
  2. L'histoire de la prêle
  3. Apparence et composition
  4. Quels sont les bienfaits de la prêle ?
  5. Prêle : existe t-il des effets indésirables ?

Définition de la prêleDéfinition de la prêlePrêle[1]

La prêle des champs, Equisetum arvense L., est une plante primitive présente sur notre planète depuis l’ère primaire, soit environ 300 millions d’années avant notre ère. Elle est également connue sous le nom de « queue-de-cheval » à l'aspect filiforme de son rameau et par l’origine de son nom « equisetum » qui vient du latin « equuus », le cheval et de « setum », le crin.

Elle ne doit pas être confondue avec sa cousine, la prêle des marais (Equisetum palustre), qui contient des alcaloïdes toxiques pour l’homme.

Ce sont ses parties aériennes, les tiges stériles, qui sont récoltées en été pour être séchées. Son utilisation pour ses propriétés diurétiques remonte au XIIIe siècle.

Histoire de la prêleHistoire de la prêle[1-3]

La prêle des champs, Equisetum arvense L. est originaire des zones tempérées de l’hémisphère nord : Europe, Afrique du Nord, Amérique et Nord de l’Asie. Cette espèce est retrouvée sur les stations de pleine lumière ou semi-ombragées et sur sols à bonne réserve en eau ; elle colonise champs, sables plus ou moins humides, prairies alluviales, forêts dégradées, terres remuées, bords des chemins, haies et talus. Elle a la particularité de pouvoir pousser jusqu’à 2500 mètres d’altitude.

Très riche en silice, cette plante a un aspect rugueux et est particulièrement abrasive. Historiquement, elle était utilisée pour décaper et polir les métaux et le bois. Son nom vernaculaire de « queue-de-cheval » évoque un autre de ses emplois : en effet, cette plante était autrefois attachée à la queue des chevaux qui, ainsi, se défendaient mieux contre les insectes volants.

Déjà citée par les Latins, elle trouve sa première qualification précise en tant que « diurétique » chez Albert le Grand au XIIIème siècle. Puis elle connait une longue tradition d’utilisation en Europe pour divers traitements notamment dans les troubles inflammatoires et les troubles articulaires.

Dans certains pays, lorsque les pousses sont jeunes, elle est consommée directement en salade, comme des asperges, ou en bouillon. Autrement, seules les parties aériennes des tiges stériles sont utilisées, le plus souvent en infusion ou en décoction. Elle est également retrouvée sous forme de jus, poudre, teinture mère voire d’huile essentielle.

Son usage traditionnel est documenté dans de nombreux livres de phytothérapies. L’espèce Equisetum arvense L. figure sur la liste de la Commission E du ministère de la Santé allemand des « plantes à usage traditionnel reconnu » et est inscrite à la Pharmacopée Européenne. Elle fait aujourd’hui l’objet de nombreuses études dans le cadre de ses diverses propriétés médicinales.

Histoire de la prêleApparence de la prêle [1]

schéma prêle
La prêle des champs, Equisetum arvense L., est une fougère vivace herbacée appartenant à la famille des Equisetaceae, un groupe de végétaux qui proliféraient il y a plusieurs centaines de millions d'années. Elle appartient au groupe des Ptéridophytes. Les prêles possèdent, ainsi, des caractéristiques botaniques archaïques tels que l’absence de fleurs, de feuilles et de graines, et la présence de spores (comme les mousses, les algues ou les fougères).

La prêle possède deux types de tiges : à la fin de l’hiver ou au printemps, des tiges fertiles brunâtres rosâtres terminées par un épi contenant des spores pour permettent leur reproduction, et en été, des tiges stériles vertes à gris-vert de 30 à 60 cm de haut, creuses et cannelées.

Celles-ci vont être prélevées et séchées avant d’être utilisées. Les tiges stériles contiennent en effet une quantité importante d’acide silicique (jusqu’à 70% de silice sous forme soluble), de nombreux minéraux et oligo-éléments tel que le magnésium, le potassium, le manganèse, de la vitamine C et des composés phytochimiques actifs tel que les flavonoïdes (kaempférol, quercétol et lutéoline) et lessaponosides (équisatinine).

Bienfaits de la prêleQuels sont les bienfaits de la prêle des champs ?

La prêle des champs présente un large éventail de bienfaits dus à sa forte teneur en silice et sa richesse en molécules actives tels que ses minéraux, vitamines et flavonoïdes.

Une étude brésilienne publiée en 2014 a montré que la prêle des champs produisait un effet diurétique comparable à l’hydrochlorothiazide (dosé à 25 mg), une molécule utilisée contre l’hypertension. Cette augmentation de la diurèse serait dûe à la présence de dérivés potassiques et de flavonoïdes. Grâce à sa forte teneur en silice, la Prêle des champs jouerait un rôle dans la reminéralisation osseuse et dans la régénération des tissus conjonctifs (tissus de soutien visant à protéger les organes de l’ensemble du corps humain). En effet, plusieurs études ont mis en évidence que des apports élevés en silice sont positivement associés à la densité minérale osseuse, principalement au niveau de la hanche chez des hommes et des femmes ménopausées [6, 7].

Ces propriétés pourraient s’expliquer notamment par l’effet bénéfique de la silice sur la production de collagène.

Le collagène permet le maintien des tissus et joue un rôle important dans le métabolisme osseux. Il contribue ainsi à la bonne santé osseuse et tissulaire. Il entre également dans la structure de la kératine, et participe donc à santé des phanères [8].

De plus, il a été montré qu’un mélange d’extraits de plantes, dont la prêle permettrait de limiter la dégradation de l’élastine, la protéine notamment responsable de l’élasticité des tissus et de la souplesse et résistance des articulations (activité anti-élastases) [9].

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Aujourd’hui, l’Agence européenne du médicament considère comme « traditionnellement établi » l’usage de la prêle des champs (par voie orale) comme « traitement adjuvant (complémentaire des médicaments) des problèmes urinaires mineurs ».

La prêle présente également un intérêt en cas de problème de peau (type eczéma ou psoriasis). D’une part, par son action potentielle sur la synthèse de collagène et sur la préservation de l’élastine, et d’autre part par ses propriétés astringente, cicatrisante et hémostatique.

Histoire de la prêleExiste-t-il des effets secondaires ? [1, 10]

La Prêle des champs, Equisetum arvense L., ne présente pas de toxicité. A ce jour, aucun effet secondaire majeur n’a été relevé lors de l’usage de compléments alimentaires à base de prêle aux dosages recommandés. Toutefois, les rares effets indésirables associés à la prise de prêle des champs recueillis sont des troubles digestifs et des troubles cutanés mineurs.
Il est à noter, qu’en augmentant le volume des urines, la prêle des champs peut être à l’origine d’une perte excessive de potassium. Un encadrement médical est souhaitable notamment en cas de traitements médicamenteux associés.  De même chez les personnes souffrant d’œdèmes dus à une maladie du cœur ou des reins.
Par précaution, il est déconseillé de consommer de la prêle des champs en cas de carence en thiamine (vitamine B1), car en théorie, elle contient en très faible quantité une enzyme (la thyaminase) responsable de la dégradation de la thiamine. Néanmoins, ce phénomène a été observé lors de consommation importante/ou à hautes doses et sur le long terme.
En raison d’un manque de données, la prise de prêle des champs n’est pas recommandée chez la femme enceinte ou allaitante ni chez l’enfant de moins de 12 ans.

Références

  1. Boeing, T., et al., Phytochemistry and Pharmacology of the Genus Equisetum (Equisetaceae): A Narrative Review of the Species with Therapeutic Potential for Kidney Diseases. Evid Based Complement Alternat Med, 2021. 2021: p. 6658434.
  2. Larousse, Encyclopedie des plantes médicinales. 2001: p. 204.
  3. Dragos, D., et al., Phytomedicine in Joint Disorders. Nutrients, 2017. 9(1): p. 70.
  4. Law, C. and C. Exley, New insight into silica deposition in horsetail (Equisetum arvense). BMC Plant Biol, 2011. 11: p. 112.
  5. Carneiro, D.M., et al., Randomized, Double-Blind Clinical Trial to Assess the Acute Diuretic Effect of Equisetum arvense (Field Horsetail) in Healthy Volunteers. Evid Based Complement Alternat Med, 2014. 2014: p. 760683.
  6. Jugdaohsingh, R., et al., Dietary silicon intake is positively associated with bone mineral density in men and premenopausal women of the Framingham Offspring cohort. J Bone Miner Res, 2004. 19(2): p. 297-307.
  7. McNaughton, S.A., et al., Dietary silicon intake in post-menopausal women. Br J Nutr, 2005. 94(5): p. 813-7.
  8. Bosetti, M., et al., Type I collagen production by osteoblast-like cells cultured in contact with different bioactive glasses. J Biomed Mater Res A, 2003. 64(1): p. 189-95.
  9. Benaiges, A., et al., Study of the refirming effect of a plant complex. Int J Cosmet Sci, 1998. 20(4): p. 223-33.
  10. VIDAL, www.vidal.fr/parapharmacie/phytotherapie-plantes/prele-des-champs-equisetum-arvense.html.
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