Les bienfaits de la levure de riz rouge
La levure de riz rouge est un champignon microscopique cultivé sur le riz et originaire d'Asie. La levure de riz rouge est notamment beaucoup utilisée en Chine. Elle est riche en monacoline, phytostérols et isoflavones.
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- Définition de la levure de riz rouge
- L'histoire
- Où trouver de la levure de riz rouge ?
- Quels sont les bienfaits ?
- Existe t-il des effets indésirables ?
Définition de la levure de riz rouge
La levure de riz rouge (il serait plus juste de dire « levure rouge de riz ») est un champignon microscopique cultivé sur le riz. Ce micro-organisme produit un pigment rouge caractéristique qui a donné son nom à la levure. Séchée et réduite en poudre, la levure est utilisée comme colorant ou comme réhausseur de goût dans diverses préparations alimentaires asiatiques.
La levure de riz rouge contient de 25% à 73% de sucres (amidon en particulier), 14% à 31% de protéines, des pigments et des polycétides. Parmi ces polycétides se trouvent des monacolines qui ont des propriétés hypocholestérolémiantes (réduction du cholestérol sanguin) reconnues. La concentration en monacolines dans la levure de riz rouge des compléments alimentaires varie habituellement de 0,4 à 2%. Plusieurs types de monacolines ont été identifiés en fonction de la souche de levure utilisée et des conditions de fermentation. L'un de ces sous-types, majoritaire, est la monacoline K, qui a été isolée pour la première fois par le professeur Akira Endo. La monacoline K s'est révélée être structurellement identique à la lovastatine, un médicament destiné à réduire le cholestérol sanguin. Son principal mécanisme d'action est d'inhiber la 3-hydroxy-3-méthyl-glutaryl-CoA (HMG-CoA) réductase, l'enzyme contrôlant la vitesse de synthèse du cholestérol dans le foie.
Histoire de la levure de riz rouge [1, 2]
La levure de riz rouge est traditionnellement utilisée en Asie orientale (Chine, Japon, Corée et Thaïlande) comme colorant alimentaire et à des fins thérapeutiques. D’un point de vue culinaire, la levure de riz rouge est utilisée pour colorer des préparations culinaires, comme certains tofus fermentés, des viandes ou poissons, ainsi que des pâtisseries. En Chine, l’usage culinaire de la levure de riz rouge est attesté à partir du premier siècle de notre ère. En médecine traditionnelle chinoise, la levure de riz rouge est utilisée depuis plus de 700 ans en cas d’indigestion, diarrhées, troubles de la circulation et faiblesse des membres inférieurs.
La découverte de l’activité hypocholestérolémiante de la levure de riz rouge a été faite en février 1979 à Tokyo, par le chercheur japonais Akira Endo. C’est lui-même qui avait identifié durant l’été 1972 la première statine, la compactine, produite par un autre champignon microscopique (Penicillium citrinum). Cette découverte faisait suite à un travail de recherche colossal, durant lequel près de 3800 souches de champignons microscopiques avait été cultivées pour tenter d’identifier une molécule capable d’inactiver l’enzyme nommée HMG-CoA réductase.
Cette enzyme avait été identifiée dans les années 1960 comme « limitante », c’est-à-dire la plus importante, dans le processus de synthèse du cholestérol par l’Homme. Pour cette découverte, Bloch et Lynen ont reçu le prix Nobel en 1964. Akira Endo, qui cherchait à l’époque un nouvel antibiotique, avait émis l’hypothèse que certains champignons pouvaient produire des antibiotiques qui ciblaient la HMG-CoA réductase, empêchant les autres microorganismes de synthétiser le cholestérol dont ils avaient besoin et ainsi empêchant leur développement. Akira Endo nomma « monacoline K » la molécule inhibitrice de la HMG-CoA réductase qu’il identifia dans la levure de riz rouge (tiré du nom du champignon Monascus).
INÉDIT EN EUROPE
LIMICOL est la seule combinaison d'actifs dont l'efficacité sur la baisse du LDL-cholestérol a été validée par les autorités de l'Union Européenne.
Où trouver de la levure de riz rouge ? [1]
La levure de riz rouge est produite par fermentation d'un champignon microscopique cultivé sur du riz cuit. Le riz fermenté de cette manière devient rouge en raison de la présence de pigments fongiques. Traditionnellement préparé, la levure de riz rouge (Hung-ch’u, Hongqu, Angkak ou Beni Koji) est le produit d'une fermentation issue d'un mélange de plusieurs espèces du genre Monascus, la principale étant M. purpureus Went, découvert en 1895.
Le riz est d'abord trempé dans l'eau jusqu'à ce que les grains atteignent un état semi-gélatineux. On ajoute alors une culture dite « starter » du champignon, en général Monascus purpureus. Le mélange est ensuite agité périodiquement dans une chambre à température contrôlée pendant quelques jours (3 à 6 jours). Durant cette période, les grains de riz virent au rouge vif dans leur noyau et au violet rougeâtre à l'extérieur. Aucun solvant chimique n’est utilisé au cours du processus de fabrication.
Plusieurs modifications ont été apportées aux conditions de fermentation (source d'azote, pH, température, alimentation en eau, etc.) permettant de moduler le produit final en termes de teneur en monacoline K, pigments, citrinine et autres composés mineurs. L’objectif étant d’augmenter les teneurs en monacoline K (principe actif hypocholestérolémiant) et d’éliminer toute trace de citrinine (une substance toxique pour les reins).
Aujourd’hui, la levure de riz rouge est retrouvée en tant que colorant dans plus de 155 aliments en Asie. Elle est également intégrée dans plus de 24 préparations à base de plantes en médecine traditionnelle chinoise, en mélange ou non avec d’autres plantes, pour traiter les hyperlipidémies, la fatigue ou les diarrhées.
Quels sont les bienfaits de la levure de riz rouge ?
La levure de riz rouge peut contenir jusqu’à 23 monacolines différentes, dont la monacoline K qui est la plus représentée. La monacoline K existe sous deux formes : lactone et hydroxyacide. Sous forme lactone, la monacoline K est un analogue de la lovastatine, c’est-à-dire que ces deux molécules ont une structure chimique identique. Ces monacolines ont démontré une action hypocholestérolémiante, grâce à une double action :
- une inhibition de la synthèse de cholestérol dans le foie, par inhibition de la HMG-CoA réductase,
- une augmentation des récepteurs du cholestérol dans le foie (permettant de capter plus rapidement le cholestérol circulant).
L’efficacité de la levure de riz rouge à réduire la concentration sanguine de cholestérol a fait l’objet de très nombreuses études chez l’Homme, versus placebo. Afin d’obtenir une vue d’ensemble des résultats de ces études, des chercheurs ont réalisé une méta-analyse, c’est-à-dire une analyse combinée des résultats des études publiées à ce jour. La dernière en date, ayant analysé 20 études randomisées en double-aveugle, contre placebo, a montré que la prise de levure de riz rouge induisait une réduction moyenne d’environ 0,4 g/l de LDL-cholestérol (communément nommé « mauvais cholestérol »). Cela correspond en général à une réduction de 15 à 25% des taux circulants de LDL-cholestérol. Les doses de levure de riz rouge utilisées dans ces études variaient de 1200 à 4800 mg par jour, soit 4,8 à 24 mg de monacoline K par jour, avec une durée de complémentation de 2 à 24 mois [3]. Une réduction des triglycérides sanguins et une légère augmentation du HDL-cholestérol (« bon cholestérol ») ont également été montrées. Des recherches ont, par ailleurs, montré que la prise de levure de riz rouge pouvait être associée à des bénéfices sur l’élasticité des artères ; des études plus poussées sont néanmoins nécessaires pour confirmer ce point [4].
La réduction du LDL-cholestérol sanguin est particulièrement pertinente dans la mesure où un excès de LDL cholestérol est un facteur de risque de maladie cardiaque coronarienne. La communauté scientifique considère qu’une réduction d’environ 0,4 g/L de LDL-cholestérol est associée à une réduction de la mortalité de 10% et à une réduction des accidents vasculaires de 22% [5].
L’efficacité de la levure de riz rouge est dite dose-dépendante, avec une réduction moyenne du LDL-cholestérol d’environ 15% à la dose journalière de 3 mg de monacoline K, jusqu’à une réduction d’environ 25% à la dose de 12 mg / jour [6].
La consommation de levure de riz rouge est reconnue, par les sociétés savantes européennes de cardiologie, comme un moyen efficace de réduire le LDL-cholestérol, en complément des mesures d’hygiène de vie (alimentation, activité physique – voir le tableau ci-dessous), chez les sujets ne nécessitant pas de traitement par statines [5].
Traduit de [5].
Existe-t-il des effets indésirables ?
La levure de riz rouge est consommée depuis des centaines d’années comme colorant alimentaire, sans risque identifié pour la santé. Cependant, de la citrinine, un agent toxique pour les reins, peut être produite lors de la fermentation du riz, si la mauvaise souche de Monascus est utilisée, ou si les conditions de fermentation sont mal contrôlées. Il est donc indispensable que les producteurs de levure de riz rouge soient rigoureux. Des analyses systématiques doivent être réalisées afin de garantir l’absence de citrinine dans le produit.
Par ailleurs la levure de riz rouge utilisée dans les compléments alimentaires provient de process de fabrication permettant d’enrichir l’ingrédient en monacoline K, le principe actif. Les doses ingérées de monacolines K (5 à 20 mg, généralement) sont donc très supérieures aux doses traditionnellement consommées. La sécurité d’emploi de cette nouvelle génération de levure de riz rouge a donc fait l’objet de vérification. Une analyse de 53 études, incluant plus de 8500 sujets, complémentés avec de la levure de riz rouge ou un placebo, a montré une excellente tolérance. Le risque d’effet secondaire, notamment de trouble musculaire, n’était pas supérieur dans le groupe ayant consommé la levure de riz rouge, par rapport au groupe placebo [7].
Cependant, des effets secondaires rares ont pu être observés, chez certains consommateurs à risque, lorsque des doses journalières de 10 mg ou plus ont été consommées. Ces effets sont similaires aux effets secondaires des statines (médicament hypocholestérolémiant) : douleurs musculaires, troubles hépatiques (foie) ou rénaux [6]. Ils sont également dose-dépendants, c’est-à-dire qu’ils sont plus fréquents lorsque les doses de monacoline K sont élevées. Ils peuvent également se produire, bien que très rarement, à des doses aussi faibles que 3 mg/jour, si la levure de riz rouge est associée à de la berbérine.
Il est donc aujourd’hui recommandé de ne pas consommer une dose de levure de riz rouge apportant 3 mg, ou plus, de monacoline K par jour. Par ailleurs, la consommation concomitante de jus de pamplemousse est déconseillée, car elle augmente le taux circulant de monacoline K (donc les éventuels effets secondaires). De même, afin de limiter le risque de surdosage, une surveillance médicale est nécessaire en cas de prise de médicament destinés à réduire le cholestérol.
Un suivi médical est nécessaire pour les personnes présentant une insuffisance rénale ou hépatique, qui sont plus à risque d’effet secondaire.
Enfin, par manque de données, les enfants et les femmes enceintes ne doivent pas consommer de levure de riz rouge.
BIBLIOGRAPHIE
- Zhu, B., et al., Red Yeast Rice: A Systematic Review of the Traditional Uses, Chemistry, Pharmacology, and Quality Control of an Important Chinese Folk Medicine. Frontiers in pharmacology, 2019. 10: p. 1449-1449. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31849687 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6901015/
- Endo, A., A historical perspective on the discovery of statins. Proceedings of the Japan Academy. Series B, Physical and biological sciences, 2010. 86(5): p. 484-493. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/20467214 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3108295/
- Gerards, M.C., et al., Traditional Chinese lipid-lowering agent red yeast rice results in significant LDL reduction but safety is uncertain - a systematic review and meta-analysis. Atherosclerosis, 2015. 240(2): p. 415-23.
- Cicero, A.F.G., F. Fogacci, and A. Zambon, Red Yeast Rice for Hypercholesterolemia: JACC Focus Seminar. J Am Coll Cardiol, 2021. 77(5): p. 620-628.
- Societies, E.E.T.F.M.E.C.f.P.G.C.E.N.C., 2019 ESC/EAS guidelines for the management of dyslipidaemias: Lipid modification to reduce cardiovascular risk. Atherosclerosis, 2019. 290: p. 140-205.
- EFSA, Scientifc opinion on the safety of monacolins in red yeast rice. EFSA Journal, 2018. 16(8): p. 5368.
- Fogacci, F., et al., Safety of red yeast rice supplementation: A systematic review and meta-analysis of randomized controlled trials. Pharmacol Res, 2019. 143: p. 1-16. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/30844537