Les bienfaits du Boswellia
Le boswellia, Boswellia serrata, également connu sous le nom « d’arbre à encens », est présent dans les régions subtropicales à tropicales d’Asie, d’Afrique et des Amériques.
Les principes actifs sont contenus dans une résine de gomme extraite du tronc de l’arbre puis séchée. Elle est traditionnellement utilisée en médecine ayurvédique.
- Définition
- L'histoire
- Apparence
- Quels sont les bienfaits du Boswellia ?
- Existe-t-il des effets indésirables ?
Définition du Boswellia
Le genre Boswellia comprend plus de 30 espèces et de nombreuses sous-espèces. Toutefois, seule l’espèce Boswellia serrata renferme l’acide boswellique qui est intéressant pour la médecine. Cet arbre pousse dans les zones arides et montagneuses et affectionne les collines et les pentes sèches à une altitude comprise entre 275 et 900 mètres.
C’est la résine produite par l’arbre qui est le plus convoité. Elle est récoltée en été et en autonome et elle peut être retrouvée sous forme d'encens ou d’extrait. Elle a une tradition millénaire en Inde, non seulement pour les cérémonies, mais aussi car c'est un remède essentiel. En effet, elle est utilisée pour ses propriétés antiseptiques par les médecins ayurvédiques.
L'histoire
Dans les temps anciens, les peuples des vieilles civilisations utilisaient les résines naturelles du boswellia pour l'embaumement et la fabrication d'encens lors de certaines cérémonies culturelles.
Boswellia serrata est l'une des plantes les plus anciennes et les plus populaires de l’Ayurvéda. Véritable remède traditionnel de la médecine ayurvédique, la résine de cet arbre est spécifiquement mentionnée dans ses textes et est aujourd'hui largement utilisée en Inde pour traiter diverses affections inflammatoires, notamment les douleurs rhumatismales, les maladies de la peau et l'inflammation des voies digestives et du système respiratoire. Elle fut aussi longtemps employée à des fins domestiques, notamment pour désinfecter le
linge, les cheveux et les habitations.
On retrouve aujourd’hui de nombreuses préparations et compléments alimentaires contenant de la résine de boswellia dans les pays européens. Elle fait l’objet d’une monographie et est décrite dans la Pharmacopée.
Apparence1
Cet arbre peut atteindre de six à sept mètres de haut, bien que certains spécimens atteignent les dix-huit à vingt mètres ; la circonférence de son tronc est d’environ un à deux mètres. Il présente une écorce épaisse et parfumée, allant du vert-grisâtre au rougeâtre. Ses feuilles sont velues, alternes et regroupées en touffes au bout des branches. Les fleurs, parfumées et de petites tailles, sont disposées en grappes aux extrémités des branches. Elles possèdent cinq pétales charnus et allongés de couleur crème ou rosée et dix étamines rouges.
En Inde, les fleurs apparaissent de fin janvier à avril tandis que les fruits mûrissent en mai-juin. Les feuilles deviennent jaunes à brun clair et tombent presque toutes vers le mois de décembre. Les nouvelles feuilles apparaissent ensuite en mai-juin.
Après une dizaine d’année de croissance minimum, l’arbre devient exploitable. Ce sont les arbres mâles qui sont exploités pour leur résine. Les récoltes sont limitées à deux par an. Les sécrétions résineuses sont recueillies par incision peu profonde dans le tronc ou les branches pendant quinze jours. Elles sont mises à sécher durant trois mois, puis sont triées selon des critères de qualité, de couleur, de flaveur, de forme et de taille des cristaux. Un arbre donne en moyenne 1 à 5 kg de résine par an. Les gouttes de résine séchées sont appelées « larmes d’encens ».
L’oléo-gommo-résine qui s’exsude du tronc se compose d’huile essentielle (5 à 10%), de gomme (65%) et de résine (30 à 60%). La fraction de gomme se compose essentiellement d'arabinose, de xylose et de galactose. La résine est la fraction la plus importante de l’encens indien. Elle est constituée de terpènes dont six actifs majeurs d’intérêt, à savoir les acides boswelliques : l’acide β-boswellique, l’acide α-boswellique, l’acide acétyl-β-boswellique, l’acide acétyl-α-boswellique, l’acide 11-céto-β-boswellique ou KBA et l’acide acétyl-11-céto-β-boswellique ou AKBA.
Quels sont les bienfaits du Boswellia ?
L’usage millénaire de la résine du Boswellia serrata repose sur des propriétés analgésiques. Plusieurs études ont permis de montrer que ces propriétés étaient liées aux acides boswelliques. Leurs actions sont diverses :
- Inhibition de l’enzyme pro-inflammatoire, la 5-lipoxygénase (5-LOX) [2]
- Inhibition de la voie du NF-KB impliquée dans les réactions inflammatoires. L’AKBA serait le plus inhibiteur de NF-KB.
- Inhibition de l’enzyme MMP-3 (matrix metalloproteinase-3) par les chondrocytes (cellules du cartilage). En effet, l’AKBA serait capable d’inhiber cette enzyme qui est responsable de la dégradation du collagène, des protéoglycanes, de l’élastine, etc. et qui va, de ce fait, induire la dégradation du cartilage [3].
Ainsi, du fait de ses propriétés, le boswellia présente un intérêt certain dans l’accompagnement des états inflammatoires digestifs ou articulaires. Plusieurs études ont montré que la supplémentation en boswellia de patients souffrant d’arthrose du genou diminuait l’intensité et les gênes ressentis et augmentait leurs capacités physiques[4].
En 2014, une équipe indienne a publié les résultats d'une étude visant à démontrer l'activité analgésique d'un extrait de boswellia et a montré une augmentation significative de la tolérance à la douleur après deux et trois heures par rapport au placebo[5].
Existe-t-il des effets indésirables ?
A ce jour, il n’y a pas de contre-indications7 ou interactions signalées pour l’utilisation de l’extrait de boswellia aux doses recommandées. Les effets indésirables sont rares mais ceux décrits dans divers essais cliniques se traduisent par des douleurs épigastriques, nausées, vomissements ou hyperacidité. Cependant, en cas de prise concomitante d’anticoagulants ou de médicaments antiplaquettaires, l’avis d’un médecin est conseillé.
Par manque de données et en vertu du principe de précaution, le boswellia est déconseillé chez les femmes enceintes ou allaitantes et est réservé à l’adulte.
BIBLIOGRAPHIE
- Boswellia Serrata, in LiverTox: Clinical and Research Information on Drug-Induced Liver Injury. 2012, National Institute of Diabetes and Digestive and Kidney Diseases: Bethesda (MD).
- Abdel-Tawab, M., O. Werz, and M. Schubert-Zsilavecz, Boswellia serrata: an overall assessment of in vitro, preclinical, pharmacokinetic and clinical data. Clin Pharmacokinet, 2011. 50(6): p. 349-69.
- Sengupta, K., et al., A double blind, randomized, placebo controlled study of the efficacy and safety of 5-Loxin for treatment of osteoarthritis of the knee. Arthritis Res Ther, 2008. 10(4): p. R85.
- Kimmatkar, N., et al., Efficacy and tolerability of Boswellia serrata extract in treatment of osteoarthritis of knee--a randomized double blind placebo controlled trial. Phytomedicine, 2003. 10(1): p. 3-7.
- Prabhavathi, K., et al., A randomized, double blind, placebo controlled, cross over study to evaluate the analgesic activity of Boswellia serrata in healthy volunteers using mechanical pain model. Indian J Pharmacol, 2014. 46(5): p. 475-9.
- Roy, N.K., et al., An Update on Pharmacological Potential of Boswellic Acids against Chronic Diseases. Int J Mol Sci, 2019. 20(17).